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L'hommage d'Olivier OTTIN, son manager et ami

magazine TV Grandes Chaînes.

« Je n'oublierais jamais la première fois où je t'ai entendu chanter. J'étais devant mon téléviseur et toi sur le plateau de Star Académy et j'ai pensé : Il est incroyable ce gamin ! … alors, chef de projet chez Mercury, j'ai insisté pour m'occuper de toi à la sortie du château…
Notre 1ère rencontre, en janvier 2005, a été filmée pour les besoins d'un documentaire. Qu'est-ce qu'on s'est marrés il y a 3 mois en revisionnant ces images ! Ça a tout de suite collé entre nous. Très vite, il a fallu enregistrer l'album, faire les photos, tourner les clips… Nous nous sommes vus tous les jours pendant 2 mois et demi.
Je te l'ai souvent dit de ton vivant : tu as été génial parce que tu m'as tout de suite fait confiance. Tu étais exigeant, certes, mais envers toi-même. Les textes avaient pour toi une grande importance. Tu ne voulais pas chanter n'importe quoi. Vainqueur de la Star Ac, tu as assumé les paroles de « A corps perdu » ou « Ecris l'histoire », à ton âge, alors que tu étais malade de la mucoviscidose. C'est d'une force et d'une maturité incroyable !
Quitter Universal fin 2006 pour me consacrer à toi et devenir ton manager fut donc très naturel. J'étais ton « pote » et tu étais mon petit frère.
Je n'oublierai jamais l'Olympia, c'est moment où je me tenais à proximité de la scène. Tu mettais les retours dans les oreilles, tu prenais ton micro et nous restions trente secondes ainsi, les yeux dans les yeux, sans se parler…


Et comment ne pas penser à nos délires ? Notre concours de grimaces un soir dans un restaurant de Montréal, où nous tournions le clip « A corps perdu » nos fausses engueulades sur les plateaux télé pour voir la tête des gens autour de nous…


Tu dévorais la vie à pleine dents et tu espérais que, grâce à la loi anti-tabac, tu pourrais aller plus souvent au restaurant et en boîtes de nuit.


J'avais remarqué que tu étais plus faible depuis quelques mois. Mais des périodes difficiles tu en avais traversé plein. Et, à chaque fois, tu reprenais le dessus. Alors je me suis dit que tu allais en baver mais que tu t'en sortirais. Je n'ai pas vu cette fin inéluctable.


« C'est dur grand frère mais je ne lâche pas, ne t'inquiète pas, je t'aime… »

m'as-tu écrit dans ton dernier SMS.

Et puis la veille de ton décès, lorsque je suis allé te voir, j'ai réalisé. Je ne t'avais jamais vu si mal en point.


Nous avons été nombreux à avoir pris ton décès comme un uppercut en pleine gueule car tu as gagné un grand combat, celui de nous faire oublier que tu étais malade.


La dernière année de ta vie aura été magnifique. Professionnellement, avec une tournée en solo et quatre Olympia à guichets fermés.

Et sentimentalement, tu as rencontré ton petit ange. Vous étiez heureux et aviez plein de projets. Malheureusement, vous avez été affectés par des ragots qui mettaient en doute votre amour. Ça t'a blessé. Alors à tous ces gens-là, j'ai envie de dire

« merde » !


Sache, Greg, que je laisserai pas tomber ta famille à laquelle tu m'avais intégré et que je continuerais à appeler ton père « papa ».


Je vais poursuivre ton combat contre la maladie, faire partie d'une nouvelle fondation qui te sera dédiée et continuer à travailler avec la maison de disques pour que tu ne meures jamais.


J'essaie de tenir le coup : je sais que si je craquais tu serais capable de redescendre pour me foutre un coup de pied au cul.


Je t'aimerais toujours petit frère»


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