Pascal Nègre
"Le môme était un chanteur, un artiste" Le PDG d'Universal Music, qui avait publié le premier album de Grégory Lemarchal, revient sur le parcours du chanteur qu'il avait découvert à la Star Ac'.
Quelle a été votre première réaction à l'annonce de la mort de Grégory Lemarchal ?
La stupeur. Il y a trois semaines, il chantait ‘Vivo per lei' en duo avec Hélène Segara, lors de sa première date de concert. C'est une chanson qui dit « Je vis pour la musique ».
Et puis il travaillait sur son deuxième album, il avait déjà enregistré deux chansons, dont l'une qu'il avait signée.
Qu'avait-il de différent, artistiquement parlant ?
C'était un chanteur populaire avec une voix fantastique, car à cause de sa maladie, il chantait avec la gorge. Il était sur plusieurs octaves et c'est ce qui a étonné chez lui dès le début.
La preuve : il était capable de chanter du Balavoine, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Il en avait la voix et les capacités. C'était ussi un interprète, totalement investi dans ce qu'il chantait. C'est d'ailleurs ce qui a fait la différence en sa faveur à la Star Ac ‘.
Et humainement, était-il différent, notamment çà cause de sa maladie ?
Je tiens d'abord à dire que sa maladie n‘a jamais rien eu à voir avec son succès, notamment à la Star Ac', car il l'évoquait très peu. C'était avant tout un môme génial, toujours en train de plaisanter. C'est pour ça qu'il était pote avec tant d'artistes. Il vivait pleinement la musique, il bouffait la vie. Je viens de parler avec Marc Lavoine, qui me disait que c'était un vrai tendre.
Quelle est l'image la plus forte que vous gardez de lui ?
La première fois que je l'ai rencontré. J'ai été immédiatement frappé par ce petit bonhomme avec une bonne tronche. Le môme était un chanteur, un artiste, c'était son truc, mais en même temps un môme serein, vachement cool. Il n'avait peur de rien. Il avait aussi la volonté de chanter des chansons qui avait du sens.
Et puis il voulait écrire. Pour lui, c'était la deuxième étape.
