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Interview dans Cinérevue du 22.12.2004 A vous voir aussi à l'aise sur un plateau, on a le sentiment que vous êtes déjà un vieux routier de la scène. Détrompez-vous, j'ai toujours eu le trac. Mais lorsque je suis devant un public, je me sens transformé. Je ne suis plus moi-même. Tout ce que j'ai au fond de moi remonte à la surface. Comme l'a dit Michel Fugain : "quand on est sur scène, on n'est plus malade. On n'a rien. On n'est juste un artiste qui donne du plaisir aux gens et qui doit prendre son pied." Voilà ce que je m'évertue à faire. J'essaie de faire transpirer les joies et les peines que j'ai vécues afin de véhiculer beaucoup d'émotions. Au fil des semaines votre regard sur vos collègues a-t-il changé ? Si vous faites allusion à certains coups de nerf, que j'ai pu avoir, je les explique parce que j'entendais des plaintes un peu faciles de la part de mes condisciples. Je ne suis pas tolérant vis-à-vis des gens qui se morfondent pour des broutilles. Certains ont craqué. Moi, je fais l'effort de tenir. Il ne faut pas baisser les bras à la moindre contrariété. Vous dites ignorer l'image que vous véhiculez en dehors de la star ac'. ça vous inquiète ? Oui et non. J'espère que je n'ai pas l'étiquette d'un enfant prétentieux ou d'un macho (rires). N'est-il pas difficile de garder les pieds sur terre quand on a chanté avec de nombreuses stars ? Pas quand vous avez traversé des moments difficiles dans la vie comme ça m'est arrivé. Vous ne craignez pas que votre statut soit lié à votre maladie ? Franchement si c'était le cas, je serais horriblement déçu. Au château j'ai découvert beaucoup de choses. Autant sur le plan musical que sur moi-même. J'assimile bien plus vite qu'avant. Toute ma vie, j'ai dû fournir deux fois plus d'efforts que les autres. Je suis un bosseur qui se donne à fond dès qu'il entreprend quelque chose. J'ai peur de décevoir. Je doute toujours de ma prestation. C'est mon éternel souci. Il est vrai que je ressens beaucoup de pressions mais je me bats pour tenter de gagner et de ne pas porter sur le front ma maladie. Je voudrais remporter la star ac' parce que je suis le meilleur pas parce que je suis malade et qu'on a pitié de moi. J'ai la base mais il y a du travail derrière. J'arrive peut-être mieux que quiconque à mettre de la gravité dans les chansons mais dans la vie, je suis un vrai petit déconneur qui croque à pleines dents son bonheur quotidien. Comment expliquez-vous tout cet amour du public pour vous ? Peut-être que ma détermination et ma sincérité lui plaisent. Je ne reste jamais assis sur mes acquis. Une chose est certaine c'est que l'amour qu'il me porte m'aide énormément. Il efface directement mes petits coups de blues.
Pourtant, avant la finale vous avez failli abandonner la partie... Quand ai-je failli abandonner ? C'est faux ! Bien sûr j'ai eu des coups de blues mais je peux vous assurer que je vais super bien. Je suis fatigué comme tous les autres parce qu'on a sans cesse enchaîné les répétitions, les chansons, les chorégraphies... Je vais être franc avec vous. Ma vie serait en danger si je n'avais pas d'activités qui me fassent vibrer, si je n'avais pas eu la Star ac'. Sans but, je n'aurais probablement pas le moral. Qu'est-ce qui vous ennuie le plus dans cette aventure ? Que les journalistes me parlent sans cesse de ma maladie. Oui,ça, j'en ai marre. Pour eux le fait que je sois malade est plus important que mes qualités artistiques, que mon rêve. Pourtant j'ai été clair dès le départ. J'en ai parlé lors du premier prime, pour ne rien cacher, par honnêteté mais aussi pour d'emblée faire comprendre que je suis un élève comme les autres. Il faut que les gens se mettent à ma place. En participant à la Star Academy, mon but était de réussir un maximum de choses, d'aller le plus loin possible, d'apprendre un métier que j'aime par dessus tout. Je ne suis pas là pour me lamenter sur mon sort. Qu'on me laisse vivre ma vie, je suis bien entouré. Beaucoup pensent néanmoins que vous ne participerez pas à la tournée qui comprend une centaine de dates. Décidément, je constate que l'on pense ou que l'on parle souvent à ma place (rires). Dans ma tête il est clair que je ferai la tournée. Que les gens estiment que je ne serai pas en mesure d'assumer me donnent deux fois plus l'envie de me battre pour leur prouver le contraire. Dans la vie qu'est-ce qui est facile ? ça fait des années que je gère mes limites mieux que personne.Il suffit de se soigner, de bien doser et d'être motivé. Je vous le répète, je n'aime pas ceux qui baissent les bras ou qui se lamentent pour des détails. Franchement, si on vous avait dit il y a dix ans que vous seriez le chouchou de la Star ac' 4, mais aussi un bel exemple de courage pour des milliers de jeunes gens, vous l'auriez cru ? Oh, non pas du tout ! Je me souviens de ces jours où je partais tout seul en voiture et où je m'arrêtais pour m'allonger... Jamais je n'aurais pensé une seconde être face à vous afin de vous expliquer mon parcours. Ce que je vis, c'est que du bonheur. Merci à vous tous.
Pressentez-vous maintenant que votre vie va changer ? Je nourris une certaine peur à cet égard. Toujours la même, l'hystérie des fans. Mais c'est compréhensible de leur part. Et puis sans eux, on n'est rien du tout. Vous êtes toujours souriant, vous n'hésitez pas à montrer vos sentiments... D'où vient cette chaleur ? Je dois tout à l'éducation que mes parents m'ont donnée. Je suis réservé et timide mais dès que je m'attache, je me lâche. J'aime faire le con, sortir des vannes. Mes parents sont des gens qui positivent tout le temps. C'est grâce à eux et à leur encouragement que je suis là. Sans eux je n'aurais pas eu la force de poursuivre. Vous auriez pu incarner un vrai héro américain ? Mais c'est vrai ça ! (rires) En plus, j'aime bien les héros comme Bruce Willis, Van Damme, Scharwzie, Will Smith, etc. Tous ceux qui sauvent le monde. Ce n'est pas qu'ils me font rêver, mais j'aime cette "soupe américaine". On est dans la merde, on n'a plus d'espoir, pourtant on y croit et l'on gagne. C'est un peu ma philosophie de vie. Vous auriez souhaité être bâti comme eux ? Etre un peu plus musclé ne m'aurait pas déplu.(rires). Mais bon, on est comme on est. Avez-vous conscience d'être un beau mec ? Non, pas trop. Je vous assure que je suis sincère quand je vous dis ça. Je sais que je ne suis pas moche mais je ne me considère pas comme un beau gosse. Pourtant, jouer de votre regard vous aimez ça. .. C'est vrai. D'ailleurs c'est une façon de savoir si je plais à une fille ou non. J'aime aussi utiliser un sourire en coin. Je ne suis pas macho avec les filles sauf si je joue à la déconne comme ce fut le cas avec Lucie. Votre petite amie doit être jalouse. Aujourd'hui, beaucoup de filles rêvent de dormir à vos côtés ! Ah bon ! Seulement dormir ? (rires) Très honnêtement ma copine et moi nous ne nous connaissons pas encore beaucoup. J'attends ma sortie afin de lui parler de nous. Tout peut capoter comme l'inverse. Certains de vos gestes ne lui étaient pas spécialement destinés ? De temps en temps. Souvent au début de l'aventure, je disais un mot qui faisait allusion à nous deux. Une dernière question : qu'est-ce que la vie vous a appris en 21 ans ? A me battre, à ne jamais baisser les bras. A ne pas pleurnicher pour un oui ou pour un non. Et, surtout à apprécier les bons moments.
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