Grégory
: "Je vais me battre"
Telestar : Il se dit que plusieurs élèves de Star Ac' ont été pistonnés. Et vous ? Grégory : Un ami parisien qui travaille dans le milieu de la musique m'avait appelé en juin pour me dire qu'il restait des places au casting. Il m'a mis en relation avec des gens de la production. Un casteur est ensuite venu chez moi pour m'interviewer. J'ai tenté ma chances comme n'importe quel candidat anonyme. Telestar : Vous aviez tout de même participé à Graines de star... Grégory : Cela remonte à 1999. J'avais 16 ans et quatre poils. Si vous voulez tout savoir, j'ai même pris des cours de chant avec Richard Cross (Popstars, ndlr). Mais c'est surtout mon père qui m'a transmis le virus de la chanson. Il est animateur chanteur. Grâce à lui, j'ai souvent chanté sur scène et même en première partie de spectacles d'Hervé Vilard, en 2000, et de Guy Montagné. Telestar : C'est la première fois que vous quittez le cocon familial ? Grégory : Mes parents m'ont toujours encouragé. Ils comprennent que c'est la chance de ma vie. Il faut savoir ce que l'on veut dans la vie, soit on reste en famille et l'on stagne, soit on part pour aller décrocher son étoile. Telestar : Lors du casting, aviez-vous prévenu la production que vous étiez atteint de la mucoviscidose ? Grégory : Je les ai mis au courant dès que la caméra s'est posée sur moi. Je leur ai dit : la priorité, c'est mon traitement. Si vous me donnez les moyens pour suivre mes soins, après, ce sera à moi de faire de mon mieux. Telestar : Bénéficiez-vous d'aménagements particuliers ? Grégory : On a fait en sorte que je puisse suivre mes soins habituels. Mais j'ai envie d'être traité comme les autres. Je suis quelqu'un de normal, j'ai juste un obstacle supplémentaire à franchir dans ma vie. Telestar : Et la production a-t-elle voulu dissimuler aux téléspectateurs votre état de santé ? Grégory : Non. Nous savions que cela allait se savoir un jour ou l'autre. Il valait mieux jouer franc-jeu. Telestar : Vous n'avez pas peur que TF1 exploite votre maladie ? Grégory : Non (catégorique). Telestar : Vous ne craignez pas d'être le chouchou ? Grégory : Je donne le meilleur de moi-même, je ne triche pas. J'irai droit au but sans être égoïste. C'est sûr que lorsque Gérard Louvin me répète que l'on dirait que j'ai vingt ans de carrière, ça met la pression. Telestar : Vous trouvez que c'est exagéré ? Grégory : J'ai autant de choses à apprendre que les autres. Mais, la prochaine fois, mon but est qu'il me dise que l'on croirait que j'ai trente ans de carrière derrière moi ! Telestar : Vous êtes venu pour gagner ? Grégory : On n'en est qu'au début de l'aventure. Il peut se passer tellement de choses en quelques semaines. J'ai besoin de progresser, je profite des cours à fond. Et adviendra ce que pourra. Telestar : Vous sentez-vous différent des autres élèves ? Grégory : J'ai été honnête avec le public dès la première émission, maintenant j'ai vraiment à coeur de ne plus parler de ma maladie. Si j'ai arrêté mes cours en seconde pour faire de la chanson, c'est que je me sentais capable de pouvoir réussir dans ce milieu. Telestar : Suivez-vous tous les cours ? Grégory : Il faut que je m'économise. C'est sûr, j'ai mes limites, surtout en danse et en sport. D'ailleurs, j'ai prévenu dès le début : quand je ne pourrai plus suivre un cours, cela ne sera pas pour emmerder les gens ou faire un caprice... Telestar : Participer à la Star Ac' c'est votre façon de faire connaître la mucoviscidose ? Grégory : En quelque sorte. J'ai déjà participé à des manifestations de récolte de fonds comme les Virades de l'espoir. Si je me bats, cela n'est pas forcément que pour moi. Telestar : Pensez-vous être devenu un modèle pour les jeunes malades ? Grégory : Si c'est le cas, tant mieux. Si je peux leur donner plus de force, l'envie de se battre, c'est magnifique. |